Les Eternels aux Etats généraux du documentaire de Lussas. Du 20 au 26 août 2017.
Le film sera présenté le 21 août, 21H, salle des fêtes.
Le 22 août, un séminaire intitulé « Mémoire des territoires » sera proposé autour des Eternels et de la pratique cinématographique de Pierre-Yves Vandeweerd ainsi que de celle de Christian Barani.
Ce séminaire a été pensé, conçu et sera porté en public par Alice Leroy.
Mémoire des Territoires
Atelier 1 / 21-22 Août
Dans Le Dépaysement, Jean-Christophe Bailly raconte comment une nuit de 1978 ou 1979 à New York, il voit La Règle du jeu de Renoir à la télévision : ce n’est pas une découverte, mais une révélation, celle « d’une appartenance et d’une familiarité » que ce film « tellement français » charrie avec lui. C’est l’un des points de départ du voyage entrepris par l’écrivain à travers le territoire français, singulièrement dans ses espaces les moins commentés par les manuels d’histoire ou les guides touristiques. Ce voyage, en effet, est motivé par autre chose qu’une recension diligente des paysages remarquables, il inaugure une recherche qui s’attacherait à la mémoire des territoires – ce que Bailly appelle, lui, « une histoire des traces » – en tentant de retrouver dans l’écriture cette émotion, intime et commune en même temps, propre à un lieu. Cette mémoire des territoires détermine aussi le geste de cinéastes-voyageurs, marcheurs infatigables et filmeurs invétérés, dont la pratique se résout davantage dans l’écriture mobile et personnelle de la dérive filmée ou du cinévoyage que dans l’exploration systématique ou le repli d’un territoire sur des frontières ou des identités. Au fil de deux journées, ce premier atelier s’engagera dans les pas de Pierre-Yves Vandeweerd et Christian Barani, dont le travail articule toujours plus étroitement une archéologie de la mémoire et une cartographie sensible des territoires. Dans le même temps, l’atelier réunira des cinéastes, écrivains et performeurs qui ont réinvesti les espaces urbains ou péri-urbains enfouis ou laissés à l’abandon, marginalisés ou recouverts par de nouveaux aménagements pour en faire émerger les strates historiques et les traces mnésiques : Arnaud Lambert et Laurent Pellé sur les traces de Jean-Michel Palmier et Jean Rouch à Berlin d’une part, et Aude Fourel avec le collectif Stalker à Rome d’autre part, nous guideront dans ces « lieux de la mémoire réprimée » qui constituent « l’inconscient profond des villes ». (Alice Leroy)