Inner Lines à l’Institut Jean Vigo (Perpignan), dans le cadre de la programmation Questions de frontières – 24 novembre 2022

Dans le cadre du mois du documentaire.

Institut Jean Vigo : jeudi 24 novembre à 19h.

 

Questions de frontières. Les regards de Nora Martirosyan et de Pierre-Yves Vandeweerd.

Avec Nora Martirosyan et Pierre-Yves Vandeweerd l’Institut Jean Vigo accueille deux cinéastes déjà venus dans notre salle pour montrer des œuvres précédentes.

Martirosyan, arménienne d’origine, montpelliéraine d’adoption, plasticienne de formation, a montré chez nous deux de ses courts métrages : Courant d’air et 1937, tous deux ancrés dans son histoire familiale et l’histoire de l’Arménie. Ces films montraient une signature particulière, entre documentaire et cinéma expérimental. Elle revient vers nous avec son premier long métrage de fiction Si le vent tombe.

Pierre-Yves Vandeweerd, belge d’origine, lozérien d’adoption, anthropologue de formation, est un habitué de l’Institut Jean Vigo. Son œuvre se caractérise par une approche cinématographique à part entière : il tourne en pellicule, enregistre le son à part des images, pour créer une poétique singulière et reconnaissable. Son précédent film, Les éternels était déjà tourné en Haut-Karabakh, où il retourne pour Inner Lines. Cette province arménienne, rattachée à l’Azerbaïdjan en 1920, avait revendiqué son indépendance au moment de la chute de l’Union soviétique, en 1991. Au terme d’une guerre de trois ans avec l’Azerbaïdjan, un cessez-le-feu avait été signé en 1994. Mais le territoire est resté le théâtre d’un conflit latent, jusqu’à ce qu’une nouvelle guerre, déclenchée en septembre 2020 par l’Azerbaïdjan change la donne. 

Le choix de Pierre-Yves Vandeweerd de tourner ses films en pellicule avec un son non-synchrone crée une vraie poétique du réel qui amène une puissance et une universalité à ce qu’endurent les femmes et les hommes dans des zones déchirées par des conflits et des souvenirs trop lourds à porter. Il rend sensible par le biais du cinéma ce qui reste en général invisible et difficile à saisir : comment l’être humain fait face à ses souffrances et doit trouver un équilibre entre mélancolie et espoir.

(Kees Bakker, directeur de l’Institut Jean Vigo)